SOCIÉTÉ ANGLO-INDIENNE ET HISTOIRE DE L'INDE BRITANNIQUE ET CONTEMPORAINE (SAHIB)

(Site non-officiel du Sahib)

Cinquième Colloque du SAHIB

31 Aout et 1er Septembre 2001

INDE 1901: Arrêt sur image

(Résumé de 8 à 10 lignes des interventions)

Contactez les intervenants ou le Sahib pour les textes complets

 

INDE 1901: LA NAISSANCE DE LA "FEMME INDIENNE"


Cette étude se penche sur la fin du XIXème et de début du XXème siècle qui constituent une période charnière du point de vue des femmes indiennes. Nous tâcherons d'analyser le contexte socio-politique du tournant du siècle, moment fondamental dans la naissance d'une identité indienne, et d'une culture politique nationale. Quelle place cette identité réserve-t-elle aux femmes ? Quelle fonction cette culture politique assigne-t-elle au féminin ? Peut-on parler de l'émergence d'une nouvelle identité féminine indienne au cours des soixante ans qui séparent la naissance du Indian National Congress (1885) et l'indépendance de l'Inde (1947) - période critique pour l'émergence de la psyché indienne.
Dans cette optique, je propose une étude dans un premier temps sur les interactions entre le mouvement nationaliste et les organisations de femmes, et dans un deuxième temps sur les mouvements sociaux qui ont marqué le début du XXéme siècle. Ceci nous permettra d'analyser la participation des femmes au mouvement pour I'Indépendance dans toute sa complexité pour évaluer l'identité féminine qui s'est constituée pendant cette période critique que fut le tournant du XXéme siècle.
Madhu BENOIT - Grenoble 3


 

AU DÉBUT DU XXème SIÈCLE, LA ROMANISATION, EN INDE, A DÉJÀ SESFORMES DÉFINITIVEMENTFIXÉES
Au tournant du XIXème et du XXème siècle, les dés sont jetés : 'au lieu de procéder à une romanisation sur une base (c scientifique " comme il a été fait dans certains pays de l'Asie du Sud-Est (Vietnam, Cambodge, Indonésie), on conservera la transcription très particulière (et approximative), inspirée de l'anglais et du sanskrit, que l'administration a adoptée et fixée au cours du XIXème siècle et est utilisée dans la littérature anglo-indienne (Kipling, etc.) - alors que les littératures vernaculaires (bengali, marathi, etc.) ont conservé leurs écritures -, pour les termes juridiques et techniques (tous ceux que l'on trouve dans le Hobson-Jobson), les noms de personnes et de castes ainsi que les noms de lieux (panneaux des gares et des routes). Par ailleurs, le pli a été pris, dans les universités, de considérer le sanskrit comme le modèle de toute translittération, et la conséquence en est qu'aujourd'hui les chercheurs en anthropologie, par exemple, ont beaucoup de mal à utiliser, sans être universitairement réprouvés, un système différent de celui du sanskrit ; aussi inadéquat que celui-ci puisse leur sembler.
Jean-Luc CHAMBARD - INALCO, Paris


1901-2001 :RAPPEL HISTORIQUE DELAVISVA-BHARATI, L'OEUVRE CONCRÈTE DU POÈTE RABINDRANATH TAGORE


En Occident, c'est davantage à travers l'œuvre littéraire que nous avons accès à la pensée tagorienne. Par ses poèmes, pièces de théâtre, essais, romans et nouvelles, nous nous faisons de Tagore l'image un peu floue d'un utopiste aux idéaux syncrétistes. Pourtant, Tagore a investi la moitié de son existence à la mise en place d'une structure pédagogique où figuraient les thèmes qui lui étaient chers :
le contact avec la nature, l'indépendance de l'esprit,, le rapprochement Est-Ouest, le respect des traditions... En 1901, à Santiniketan (Bengale) naquit une école qui allait déboucher en 1921 sur une université internationale, connue sous le nom de Visva Bharati. De cette école en plein air sortirent certains moteurs de l'Inde contemporaine, dans des domaines tant artistiques (Satyajit Ray, Amrita Shergil) que politique (Indira Gandhi). De grands spécialistes de l'Inde européens vinrent y donner des cours ou des conférences (Sylvain Lévi, Louis Renou...). Le rêve de Tagore était donc devenu réalité. Mais, cent ans après sa naissance, l'institution possède-t-elle encore la même réputation ?


LA SOCIÉTÉ THÉOSOPHIQUE


A l'aube du XXème siècle, la Société Théosophique constituait sans nul doute l'un des mouvements spirituels les plus agissants et les mieux structurés cherchant à apporter à l'Inde à la fois un renouveau philosophique, une émancipation politique et un retour à ce que son héritage hindouiste et bouddhique pouvait avoir de plus positif. La Société, fondée par l'étrange prophétesse Helena Petrovna Blavatsky (1831~1891), s'était implantée en Inde, à Adyar, près de Madras, en 1882, où elle avait établi son quartier général mondial. Elle compta parmi ses dirigeants le colonel Olcott (1832-1907), et la très active Annie Besant, qui devait jouer plus tard un rôle non négligeable dans la lutte pour I?ndépendance indienne. La communaute d'Adyar, avec ses << succursales >> européennes et américaines, chercha longtemps à présenter le jeune Krishnamurti comme un futur messie universel, jusqu'au jour où celui-ci renonça formellement au rôle qu'on voulait lui faire jouer, en 1929. Les idées théosophiques ont contribué à la réhabilitation de I'hindouisme et du bouddhisme dans les milieux indiens anglophiles, et même dans l'esprit de Gandhi. La Théosophie emprunte en effet une large part de ses croyances aux religions asiatiques. La Société Théosophique existe toujours, est toujours implantée à Adyar, et a pignon sur rue à Paris et dans la plupart des grandes métropoles du monde entier.
Jacques CHOULEUR - Avignon


LE RECENSEMENT DE 1901 EN INDE ET AU BENGALE


Depuis 1871, les recensements décennaux font partie des instruments modernes de la gestion coloniale. Le recensement de 1901 est le quatrième recensement effectué par le Raj britannique qui en effectuera huit en tout. Le recensement permet de connaître l'état de la population colonisée de façon moins approximative. Pour l'administration victorienne, la société indienne n'est qu'un amoncellement désordonné de " communautés >>. Les recensements permettent d'affiner la remise en ordre << rationelle 2) du " chaos >> colonial. Il s'agit, en fait, d'une grande entreprise de simplification de la réalité indienne. Les recensements n'ont pas pour conséquence d'attribuer le pouvoir local aux communautés les plus importantes mais aux plus loyales. Le recensement permet un rattachement à un groupe visible administrativement et d'en tirer des bénéfices. En 1901, une génération entière d'indiens est maintenant familiarisée avec ses enjeux, Au Bengale, il faut attendre toutefois plus d'une génération pour que les Britanniques se décident à favoriser la catégorie recensée comme " musulmane 2).
Thierry DiCOSTANZO - Université Technologique de Troyes


LA LITTERATURE ANGLO-INDIENNEENl901: ETAT DES LIEUX


En 1901, il manque encore à la littérature anglo-indienne quelques-uns de ses plus grands chefs-d'œuvre, comme A Passage tu India ou Burmese Days En revanche, l'année voit la parution de Kim, généralement considéré comme une œuvre majeure de ce courant littéraire. Mais Kim est-il vraiment une œuvre angloindienne ? Comment le roman s'articule-t-il avec les œuvres de jeunesse de Kipling ? Quels étaient les autres écrivains angle-indiens de l'époque ? Quelle influence la mort de Victoria a-t-elle eu sur eux ? Voici quelques-unes des questions auxquelles cette communication tentera de répondre.
Laïli DOR, Université du Maine, Le Mans


L'ÉMERGENCE DE L'ÉDUCATION DES FEMMES DANS LA PRÉSIDENCE DE BOMBAY AUTOUR DE 1901
Cette communication tentera d'étudier le débat autour de la création d'institutions pour éduquer les femmes dans la Présidence de Bombay. Les réserves des défenseurs de la tradition brahmanique qui ne voyaient pas l'utilité d'instruire les femmes furent surmontées par le travail pionnier de réformateurs comme Pandita Ramasai (1858~1922), fondatrice du " Shavada Sadan " en 1889, et comme D.K. Karve (1858-1962), fondateur d'une école pour veuves en 1896. L'accès progressif à l'enseignement par des femmes dans la Présidence de Bombay (en particulier dans le cas des femmes des castes dites " supérieures ") suscita un conflit entre les idéaux conservateurs d'une société traditionnelle et les aspirations pour une société plus moderne et plus libre.



RUDDY BABA AND KIPLING SAHIB -
AVATARS OF KIM IN INDO-ANGLIANLITERATURE


The liminal figure of Kim much discussed by Edward Said and Sara Suleri has metamorphosed into a hybrid post colonial hero in many an Indo-Anglian coming of age novel. Whether it is Ondaatje's Kip who has a nominal relationship with the author or Rushdie's ambivalent Saleem-Shiva who mirrors the contradictoty facettes of personality co-existing in Kim or Vikram Chandra's type writing monkey of a story teller who revists Anglo-India in his own fashion, Amitav Ghosh's orphan hero Rajkumar trekking across the Burmese border or Boman Desai's urban nomad Nosh looking for asylum in America, the intertextual weight of Kim is undeniable. The texts that corne after Kim engage in a critical dialogue with it because it is impossible to ignore it. This paper proposes to study the legacy of Kim in recent Indian fiction.
Geetha GANAPATHY-DORÉ - Paris 13


LA RECHERCHE DU SOI SELON RAMANA MAHARSHI


Ramana Maharshi est né le 30 décembre 1879 à Tiruchuzhi, dans une famille
de brahmines pauvres. A l'âge de 17 ans, suite à une intense <c crise
métaphysique >P, il vit une expérience d'Eveil spontané qui l'amène à quitter sa famille et à venir s'installer comme simple "sadhou " à Tiruvanamalaî au pied de la montagne sacrée d'Arunachala. Après trois années de mutisme complet lié à l'intensité même des états de conscience paroxystiques qu'il traverse, il se remet peu à peu à communiquer avec ses proches et est ainsi amené à répondre par écrit aux questions de ses premiers disciples.
En 1901, alors qu'il n'est âgé que de 22 ans à) peine, il rédige ainsi les deux
petits traités métaphysiques qui deviendront des classiques de la littérature spirituelle du XXème siècle : La recherche de soi-même (Vichara Sangraha) et Qui suis-je (Koham). Outre une évocation rapide de ce maître spirituel exceptionnel, le propos central de mon intervention sera de rendre compte du contenu philosophique de ces deux petits ouvrages dans la perspective du Védânta classique.
Yann LE BOUCHER - Rennes


LÉGITIME REVANCHE


De façon tout à fait ironique, la colonisation britannique en Inde a eu, dans plusieurs domaines, des effets contraires à ce qui était prévu. En effet, le début du XXème siècle a donné naissance à des mouvements de renouveau : L'Inde s'est imposée d'elle-même, et le monde a assisté à une véritable conquête de ce pays par sa culture. Inversement, certaines idées et valeurs britanniques ont été diffusées dans le sous-continent, intégrées et utilisées parfois de la manière la plus inattendue. Loin de vouloir légitimer la colonisation ou d'en atténuer ses effets, cette communication voudrait souligner le rôle de personnages célèbres ou non, indiens ou anglais, qui sont à l'origine d'un formidable foisonnement culturel. Dans le sillage de Raja Ram Mohan Roy qui, dès le XIXème siècle, fut l'un des grands acteurs de la renaissance indienne dans le monde, nous penserons, entre autres, à Tagore, véritable ambassadeur culturel, à Annie Besant, l'une des figures de proue du mouvement nationaliste indien, et à tous ceux qui, tout en refusant les principes de la colonisation, ont instauré un dialogue entre l'orient et l'Occident. Moins célèbre, mais tout aussi efficace, fut l'œuvre de Lady Wilson qui, par exemple, a fait connaître la musique indienne au reste du monde. La langue anglaise, comme langue imposée, a aussi joué un rôle considérable : elle fut l'un des instruments privilégiés des nationalistes, une arme à double tranchant, qui a ouvert les portes de la liberté. C'est peut-être le plus grand paradoxe de la colonisation.
Nathalie MERRIEN - Angers


LES MOUVEMENTS RÉVOLUTIONNAIRES ANTI-COLONIAUX EN INDE EN 1901


L'étude consiste à dresser un tableau de l'Inde militante non-officielle, le négatif de l'Empire, et d'en évaluer la situation : Creux de la vague ou promesses de développement. Où étaient alors les inconnus qui allaient << faire l'histoire " et libérer I'Inde ? Impasses et espoirs ? Comment voyaient-ils l'avenir ?
Michel NAUMANN - Metz


LA COMMUNAUTÉ INDIENNE AU NATAL AU TOURNANT DU SIÈCLE


C'est dans les années 1840-50 que les Indiens arrivent en masse au Natal, à la demande des grands propriétaires de plantations de sucre insatisfaits du " rendement " des travailleurs africains. Ces premiers travailleurs font rapidement venir leur famille, de sorte que la communauté indienne s'accroît, jusqu'à devenir un élément d'un tel poids, dans la société du Natal, que les premières lois racistes à leur encontre sont votées par les colons dès 1859. Ce racisme va lui aussi aller croissant, et se développer parallèlement à celui exprimé envers les Noirs. Cette communication a donc pour but de faire le point sur la situation sociale et économique de la communauté indienne du Natal au tournant du siècle, ainsi que sur le racisme dont ils étaient l'objet, au moment où Gandhi faisait ses premières armes * à Pietermaritzburg.
Anne-Catherine PROUTIÈRE - Rennes 2


L'ACTION CONTROVERSÉE DE GANDHI EN AFRIQUE DU SUD(1893-1914)


L'action de Gandhi en vue d'améliorer le sort de la communauté indienne durant son long séjour de 21 ans en Afrique du Sud (1893-1914) est bien connue du grand public. Chacun sait désormais, grâce en particulier au film de Richard Attenborough, que c'est en Afrique du Sud que fut mise au point la politique de nonviolence qu'il allait utiliser contre les Britanniques à partir de 1919, Néanmoins, le Gandhi du tout début du XXème siècle, n'est pas encore le Mahatma. Loin de combattre l'impérialisme britannique, il lui apporte un soutien remarqué pendant la Guerre des Boers (1899-190l), et on a pu parler de son 'racisme' vis-à-vis des Africains, voire des Indiens venus travailler sous contrat au Natal. Qu'en est-il au juste ?
Ma communication se propose de replacer l'action de Gandhi en Afrique du Sud dans son contexte historique et politique, et pourrait comporter trois parties :
1/ La communauté indienne d'Afrique du Sud, et ses origines, au tournant du siècle.
2/ L'émergence de la notion gandhienne de satyagraha, ou politique de nonviolence.
3/ Que penser du soutien de Gandhi à l'impérialisme britannique et de son prétendu 'racisme' pendant son séjour sud-africain ?
André RANNOU - Rennes 2


THE LUNATIC EXPRESS : LA GRANDE AVENTURE DES CHEMINS DE FER EN AFRIQUE ORIENTALE


En 1901, l'Afrique orientale britannique compte quelque 500 colons, et Nairobi est une humble bourgade à l'ombre du mont Kenya. C'est cette même année 1901, pourtant, que des milliers de coolies indiens posent les derniers kilomètres de rails qui vont permettre aux Anglais de relier la côte de l'océan Indien et le lac Victoria - et par là même, pense-t-on, de <t contrôler les sources du Nil s mais aussi de faire la nique au Kaiser qui, de l'autre côté de la frontière, au Tanganyika allemand, a fait construire une première ligne de chemins de fer.
Cette communication permettra d'évoquer cette prodigieuse aventure technique (1079 km), dont le coût humain fut très lourd pour la communauté indienne, mais aussi de réfléchir au rôle joué par les Indiens dans ce qui allait bientôt devenir la colonie enchantée du Kenya.
Michel RENOUARD, Ancien professeur à Nairobi, Rennes 2


GANDHI EN 1901


L'année 1901 constitue l'année du départ d'Afrique du Sud pour rencontrer les membres du Congrès à Calcutta. Déjà Gandhi impose des rudes principes de vie à son épouse Kasturbaï et à ses fils, et ce malgré les pleurs de ces derniers : aucun ornement, des vêtements sobres, une grande rigueur intellectuelle et morale. Passant par l'île Maurice dont il rencontre le gouverneur, Sir Charles Bruce, Gandhi gagne Bombay où il discute avec Dinshaw Wacha, président du Congrès ainsi qu'avec deux hommes riches et influents : Pheroreshah Mehta et Chimanlal Setalvad. Désabusés les trois hommes ne se font guère d'illusions sur l'influence de la résolution que Gandhi présentera au Congrès de Calcutta : Gandhi veut émettre une protestation contre le mépris que les Britanniques portent aux Indiens en Afrique du Sud. Le Congrès est très faible, et ses membres obsédés par les principes de castes...
Une indéniable servilité caractérise les princes, valets de Lord Curzon, selon Gandhi.
L'année 1901 enseigne à Gandhi la méfiance envers les partisans de la liberté pour le peuple indien. Si Gokhale et Surendranath sont des meneurs affairés, beaucoup négligent des affaires de premier ordre et perdent du temps et de l'énergie en vain...
Gandhi se veut bienveillant et garde l'espoir : " 1 observed too, with sorrow even then, the prominent place that the English language occupied in our affairs... Critical as my mind was... there was enough charity in me, and SO 1 always thought that it might, after all, be impossible to do better in the circumstances, and that saved me from undervaluing any work >>.
Jean-Marc RIAUME - Rennes 1


CONAN DOYLE, LA RHÉTORIQUE COMMUNICATIONNELLE AU SERVICE DE L'EMPIRE


Défendre ce qui est juste en appliquant sa conception personnelle de la justice est la croisade de Sherlock Holmes. En 1901, il renaît, et traque Le chien des Basketville, après huit ans de silence. Simultanément, Conan Doyle mène dans le même esprit campagne en Afrique du sud contre les Boers, puis à Londres pour réhabiliter l'image ternie de la Grande-Bretagne qui conduit le conflit de façon peu élégante. La posture de l'acteur-témoin prise par l'écrivain au faîte de sa célébrité interroge sur les conventions littéraires, le pouvoir et l'éthique de la fiction, la propagande, l'information-communication, le sens et la portée du récit. Déjà, dans sa manière de signifier l'Inde, Doyle l'incorporait au schéma socio-politique de l'Empire qu'il proposait aux lecteurs de ses énigmes policières. L'Inde était l'un des outils de la grammaire et du lexique servant de référence à l'écrivain-militant pour justifier et éclairer la conception de l'univers où son, expression prenait source.
Jean-Yves RUAUX - Rennes 2


PHOTOGRAPHIES DU RAJ : DU NOIR ET BLANC A LA COULEUR


L'appréhension de l'altérité indienne s'était effectuée depuis la période des Grandes découvertes à travers les récits de voyage. A partir du XVIIème siècle, l'Inde sera également représentée iconiquement, à travers divers supports qui offrent un inventaire de ses cultures et de ses peuples. L'avènement de la photographie va permettre le " cadastrage * de son patrimoine et de ses peuples, en même temps qu'elle représente la métaphore d'une nouvelle forme de savoir, plus systématique et plus scientifique. C'est cette collaboration puis ce divorce entre scientifiques et politiques que j'examine ici. En conséquence, la diversité des peuples de l'Inde contenue, maintenue et contrôlée va devenir, à travers la carte postale, un tableau pittoresque, exotique et rassurant dans sa fixité et son intemporalité.


LA VALEUR STRATÉGIQUE DE LA COLONIE BRITANNIQUE D'ADEN EN 1901


Le port d'Aden verrouille une route maritime essentielle de l'Inde : celle qui passe par la Méditerranée, le canal de Suez et la mer Rouge. A l'aube du XXéme siècle, l'imminence de la chute de l'Empire ottoman attise les rivalités coloniales entre la Russie, la France et la Grande Bretagne. Ces changements d'équilibre menacent l'Inde britannique et ses voies d'accès. La route maritime du cap de Bonne Espérance est alors privilégiée, car plus sûre. En 1901, Aden devient ainsi une zone d'importance militaire secondaire au sein d'un dispositif colonial visant à protéger l'Inde, et allant de l'Arabie au royaume de Siam.


 
 


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